- VIENNE (Autriche, géographie)
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VIENNE, Autriche, géographieTerritoire de la capitale autrichienne, Vienne forme le plus petit (415 km2) des neuf Bundesländer de la République fédérale, mais le plus peuplé (1 539 848 hab. en 1991). Vienne est située à un carrefour de voies de communication, mettant en contact les quatre grands espaces du continent: monde atlantique et Europe centre-orientale, façade septentrionale et Midi méditerranéen. La cloison montagneuse Alpes-Carpates est ici interrompue par une plaine, traversée d’ouest en est par le Danube, de la Wiener Pforte («porte de Vienne») à la Porta hungarica. Cet axe fluvial recoupe ainsi la «route de l’ambre», venant de la Baltique, et celle de l’Elbe qui, réunies dans la trouée de la March entre la Moravie et les Carpates, se poursuivaient par les Alpes Juliennes vers l’Italie et l’Adriatique. Le climat est celui des grandes dépressions continentales.La ville — établie à la lisière nord-est des Alpes, zone anciennement affaissée — est entourée à l’ouest par les collines boisées du Wienerwald (Forêt viennoise), au sud et au sud-est par la plaine du Wiener Becken (bassin de Vienne) qui s’étend aussi vers l’est en englobant la rive gauche du Danube, le Marchfeld, au nord-est et au nord par la plaine vallonnée du Weinviertel. Sauf à l’ouest, ces zones agricoles sont de plus en plus envahies par l’industrie et la population urbaine. La cité de Vienne se trouve sur une terrasse (170 m d’altitude) entre la rive droite d’un bras du Danube, le Donaukanal, et la rive gauche d’un affluent, la Wien. Sa richesse en monuments historiques s’explique par le fait qu’elle fut jadis la métropole de l’empire des Habsbourg. Sur le Ring, suite de boulevards entourant la cité, se trouvent de nombreux bâtiments officiels comme le parlement et l’hôtel de ville. Entre le Ring et le Gürtel, une deuxième suite de boulevards sur l’emplacement du Linienwall (un ancien rempart), s’étend une zone commerçante datant en grande partie de la seconde moitié du XIXe siècle. On y trouve des gares, plusieurs grands magasins et les industries produisant les biens de consommation nécessaires à toute capitale. En dehors du Gürtel sur l’emplacement d’anciens faubourgs ruraux dont certains ont gardé un air champêtre, la ville s’étend vers l’ouest jusqu’aux coteaux des collines du Wienerwald. Le tissu urbain est là très contrasté: quartiers ouvriers de la période 1880-1914, collectifs édifiés par les municipalités socialistes entre 1920 et 1934 et après 1945, zones résidentielles de villas et de secteurs industriels modernes.À l’est de la cité, le Donaukanal et le Danube délimitent une île dont deux tiers sont occupés par des quartiers d’habitations et de petites industries, le reste formant le Prater: 8 kilomètres carrés de forêts, des allées, des terrains de sports et un parc d’attractions avec la célèbre Riesenrad (Grande Roue). Sept ponts, dont quatre ont moins de trente ans, permettent de franchir le Danube. Ces ponts enjambent aussi une île, la Donauinsel et le bras artificiel, le Neue Donau, tous trois parallèles. En aval du dernier pont sont édifiés un barrage et une centrale hydraulique importante. Plus en aval encore sur la droite se trouve le port de marchandises Hafen Freudenau. Depuis la régulation du cours du Danube, un bras mort, le Alte Donau, forme à gauche une sorte de lac allongé. N’appartenant à Vienne que depuis 1905, les quartiers situés sur la rive gauche hébergent aujourd’hui une grande partie de la population ainsi que des industries importantes et le siège de l’O.N.U. qui abrite les bureaux de l’A.I.E.A. et ceux de l’O.N.U.D.I. L’immense espace de la métropole se fond graduellement dans la campagne, ménageant de vastes surfaces de détente comme le Lainzer Tiergarten, la Lobau, le Prater et la Donauinsel, ainsi que des plans d’eau comme le Alte Donau et le Neue Donau. La population de Vienne est assez cosmopolite: à côté des Allemands vivent de nombreux descendants des peuples de l’ancienne double-Monarchie (Hongrois, Slaves), ainsi que plus récemment des immigrés venus de l’est et du sud-est de l’Europe et de la Turquie. La vie culturelle et artistique est très développée. À côté de cinq universités, dont la Alma Mater Rudolphina (1365) et l’université technique qui suit la tradition du Polytechnisches Institut (1815), on trouve l’Akademie der bildenden Künste (beaux-arts), la Hochschule für angewandte Kunst (arts appliqués) et la Hochschule für Musik und darstellende Kunst où sont enseignés musique, danse et théâtre. La réputation mondiale de Vienne comme ville de la musique est due aussi bien à son Opéra qu’à son orchestre, les Wiener Philarmoniker; le Burgtheater est un des meilleurs théâtres de langue allemande. Le Kunsthistorische Museum (musée des Beaux-Arts), l’un des plus importants du monde, et la Albertina (art graphique) hébergent une impressionnante collection de chefs-d’œuvre des cinq derniers siècles. Vienne ayant toujours été ouverte aux arts nouveaux, le Jugendstil à partir de 1900 et les styles modernes sont également bien représentés.Sur le plan économique, le P.I.B. de Vienne représente presque 30 p. 100 de celui de toute l’Autriche. L’industrie électrique et électronique occupe le premier rang, suivie par la construction de machines et d’automobiles, puis par l’alimentation et les industries chimiques et pharmaceutiques. La porcelaine et les cristaux sont réputés. Le trafic est assuré par un excellent réseau des chemins de fer de la Fédération, aussi bien que par de nombreuses autoroutes et routes nationales partant de Vienne. L’importance du port fluvial augmente depuis l’ouverture du canal Rhin-Danube en Allemagne. L’aéroport international Wien-Schwechat, au sud-est de la ville, se développe continuellement. Vienne possède un excellent réseau de transports en commun composé de tramways, autobus et métro, y compris la Schnelbahn (ligne ferroviaire régionale) qui relie la banlieue à la capitale.Les changements politiques intervenus dans les pays européens de l’Est et l’adhésion de l’Autriche à l’Union européenne en 1994 ont accru l’importance de Vienne sur le plan international.
Encyclopédie Universelle. 2012.